Acquisitions
Bruxelles et Genève
Erasme, Paraphrasis in euangelium Matthaei, Bâle, Johann Froben, 1522, in-4°.
Bruxelles, Musée Erasme, E-392-2.
200 éditions du XVIe siècle au Musée Érasme (Bruxelles)
Grâce à un mécénat très actif, nous avons pu acquérir plus de 200 éditions du XVIe siècle d’Érasme pendant mon mandat, en se concentrant principalement sur les éditions princeps. Aujourd’hui, c’est une des trois plus belles bibliothèques patrimoniales érasmiennes au monde avec celle de Bâle et de Rotterdam.
J’ai voulu conclure un accord, dès mon entrée en fonction, avec la Bibliothèque royale de Belgique, afin de pouvoir encoder notre catalogue de livres dans le catalogue général de la plus importante bibliothèque du pays.
Voltaire par Houdon, Bibliothèque de Genève, Musée Voltaire.
1702 éditions du XVIIIe siècle de Voltaire, Bibliothèque de Genève
La Bibliothèque de Genève s’est enrichie sous mon mandat d’un formidable fonds comprenant 1702 éditions du XVIIIe siècle de Voltaire et plus de 3 000 éditions du XVIIIe siècle de philosophie des Lumières. Jean-Daniel Candaux, spécialiste de renommée mondiale, avec générosité a accepté d’offrir ses éditions de Voltaire lors de la vente de sa collection philosophique. Ce fonds a rejoint le Musée Voltaire de la Bibliothèque, qui peut s’enorgueillir désormais de posséder la plus belle collection au monde d’éditions du XVIIIe siècle de Voltaire, à côté de son ensemble unique de manuscrits et de livres de Rousseau, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Photo: Stéphane Peccorini, BGE.
135 daguerréotypes et l’atelier photographique des Boissonnas à Genève
La Bibliothèque a vu son patrimoine augmenté de deux collections remarquables du XIXe siècle : celle de la famille Boissonnas, le plus important atelier de photographie genevois, et de Jean-Gabriel Eynard, dont nous avons acquis un ensemble de 135 daguerréotypes qui contient la première photographie connue réalisée en Suisse.
Une priorité a été mise sur l’inventorisation et l’étude des 135 daguerréotypes qu’elle a pu acquérir en 2013 auprès d’une famille genevoise ainsi que sur celles des autres pièces attribuables à Eynard en sa possession (247 sur une œuvre totale représentant, en l’état de nos connaissances, 430 pièces). Ce travail de longue haleine s’accompagne d’une campagne de restauration systématique des plaques et de la présentation au public d’une sélection de daguerréotypes les plus remarquables. La restauration des pièces a été prise en charge par l’Institut suisse pour la conservation de la photographie (ISCP) à Neuchâtel, en étroite collaboration avec le pôle Restauration de la Bibliothèque de Genève. Elle a bénéficié d’une subvention importante accordée par l’Association Memoriav, dont la mission est de favoriser la préservation du patrimoine photographique de la Suisse. Les daguerréotypes ont fait l’objet en 2016 d’une présentation.
La Bibliothèque de Genève a participé activement à l’exposition Révélations, dont le commissariat général fut assuré par Mayte Garcia Julliard (Musée d’art et d’histoire). La Bibliothèque a pris en charge la conception de la section consacrée aux origines de la photographie locale. Jean-Gabriel Eynard y occupait bien évidemment la place d’honneur, avec une majorité de pièces inédites, dont des plaques stéréoscopiques de grand format ; une seconde partie était dédiée aux papiers salés, avec notamment une série d’images peu connues du peintre Louis Populus (1807-1859). L’exposition permettait aussi de voir réunis quelques-uns des incunables de la photographie locale, tels une aquatinte représentant un daguerréotype genevois de 1840, la plus ancienne trace d’une vue photographique à Genève, un portrait de groupe pris par Eynard vers 1840-41 (probablement la plus ancienne photographie suisse conservée et datable avec certitude), un papier salé du printemps 1842 ou encore le plus vieux daguerréotype stéréoscopique helvétique. Une chambre daguerrienne « genevoise » des années 1840 et divers documents issus des collections de la Bibliothèque de Genève ou empruntés à la Fondation Auer-Ory attestaient l’extraordinaire engouement suscité par la photographie dès 1839 à Genève comme ailleurs en Europe. En clôture de la section, quelques beaux tirages issus du fonds Boissonnas, acquis en 2011, marquaient la transition entre le temps des origines et l’époque moderne.
Carl Friedrich Irminger, Général Guillaume Henri Dufour.
Carl Friedrich Irminger (1813–1863).
Les archives du Général Dufour à Genève
Un des plus beaux enrichissements de la collection de la Bibliothèque de Genève fut l’entrée du fonds d’archives du Général Guillaume-Henri Dufour. La Bibliothèque de Genève conserve désormais les papiers, les livres et les objets personnels d’une des plus grandes figures de l’histoire suisse.
La Fondation Archives Dufour créée par Olivier Reverdin, descendant direct du général, a confié ce patrimoine à la plus ancienne institution culturelle genevoise pour qu’elle le valorise. Général et homme de paix, cartographe et visionnaire, Dufour est un ingénieur bâtisseur de ponts qui a contribué à la création de la Suisse moderne. L’ensemble de ses archives remis à la Bibliothèque de Genève est d’une grande richesse et reflète la diversité de ses activités. Quelques pièces emblématiques sont présentées au public, à l’image du sabre d’apparat offert au général par la Confédération en remerciement de son action exemplaire dans la guerre du Sonderbund.
L’ensemble du fonds se compose de manuscrits, de correspondances, de portraits, de décorations et d’autres objets dont la coupe en argent offerte en remerciement pour la réalisation de sa carte topographique de la Suisse, qui impressionna l’Europe entière. Des souvenirs de sa participation aux guerres napoléoniennes et sa bibliothèque personnelle complètent cet ensemble précieux. Ce fonds permettra de mieux comprendre l’apport de Guillaume-Henri Dufour à l’histoire de Genève et de la Suisse.
Une soirée en 2015 a réuni l’ensemble des personnes qui, aujourd’hui, ont repris les fonctions du Général: dans l’armée, au CICR, l’ingénieur cantonal, le directeur du cadastre, et celui de l’office fédéral de la topographie.