José María Sicilia

Laura Colmenares, 2010.

Laura Colmenares, 2010.

Extrait du film de Laura Colmenares, El pajaro y la red (L’oiseau et le filet), 2010, 5'06".

Paul Louis, 2010.

Paul Louis, 2010.

José María Sicilia, Somos un pozo que mira el cielo (Nous sommes un puit qui regarde le ciel). Musée de la Maison d'Erasme, Bruxelles, 2010. Photo: Paul Louis.

José María Sicilia est né à en 1954. Il s’installe à Paris en 1980 où il se fait connaître comme l’un des peintres majeurs de la scène espagnole grâce, notamment, à des peintures de fleurs dans de la cire. Son œuvre a évolué vers une ascèse de plus en plus grande. Il réalise des sculptures, en bronze, en marbre, qu’il continue à considérer comme des peintures. Dans celles-ci, le dialogue entre image et texte offre toujours une grande suggestion poétique. Infatigable chercheur, l’artiste présente à Bruxelles plusieurs travaux récents, ainsi qu’une installation éphémère dans la maison d’Érasme. Cette exposition est la première d’une série élaborée par la Galerie bruxelloise Meessen-De Clercq et le musée, visant à inviter chaque année un artiste à intervenir dans la maison de l’humaniste de Rotterdam.

Jean-Paul Brohez, 2010.

Jean-Paul Brohez, 2010.

José María Sicilia au travail, El pajaro y la red (L'oiseau et le filet). Musée de la Maison d'Erasme, Bruxelles, 2010. Photo: Paul Louis.

El pajaro y la red : l’exposition s’intitule “L’oiseau et le filet”, en référence aux chants d’oiseaux que l’artiste a peint sur les vitraux de la salle renaissance du musée, et de la structure du tapis qu’il a fait reproduire sur un lit de pierre. Le filet n’est pas ce qui emprisonne l’oiseau mais plutôt la maille.

Paul Louis, 2010.

Paul Louis, 2010.

José María Sicilia, Somos un pozo que mira el cielo (Nous sommes un puit qui regarde le ciel). Musée de la Maison d'Erasme, Bruxelles, 2010. Photo: Paul Louis.

Somos un pozo que mira el cielo: l’œuvre “Nous sommes un puit qui regarde le ciel”, tapis de perre a été réalisée suite à une commande du musée du Louvre en 2004. L’artiste a choisi un tapis Kuba (Caucase) du xviiie siècle qu’il a fait reproduire sur 72 carrés de platres, selon un procédé lithographique. L’ensemble forme un tapis de 9 mètres sur 3 qui représente une image de paradis abstraite. Cette œuvre vient d’être exposée dans le musée d’art contemporain Amos Anderson à Helsinki. Cette œuvre entre en résonance avec le musée d’Érasme à plusieurs niveaux. Formellement, son motif de tapisserie fait écho aux gauffrages du cuir de Cordoue. Mais il y a plus fondamental. L’œuvre de José Maria Sicilia a été pensée comme le reflet de notre incapacité à accéder au ciel, tout en le regardant sans cesse. L’ensemble du Jardin philosohique du musée Érasme a lui aussi été conçu comme un espace de réflexion sur l’espace qui nous relie au ciel. Le propos développé par l’architecte Benoît Fondu et les différents artistes, tendait à réaliser un observatoire : c’est le titre même de l’œuvre de Bob Verschueren. Marie-Jo Lafontaine, elle, a créé sept bassins pour refléter le ciel, et le capturer au niveau du sol, tandis que Perejaume a placé dans le jardin un machine pour regarder le paysage, pourvue de douze mille verres de lunettes. L’œuvre de Sicilia introduit une image poétique nouvelle, à l’intérieur de la maison, qui énonce, elle, un paradis inaccessible.

Paul Louis, 2010.

Paul Louis, 2010.

José María Sicilia, El pajaro y la red. Musée de la Maison d'Erasme, Bruxelles, 2010. Photo: Paul Louis.

Une volière peinte
José María Sicilia est essentiellement connu comme peintre. Depuis quelques années, il produit des sculptures qu’il continue à considérer comme des peintures, dans lesquelles se mêlent à la fois un travail pictural et un travail sur le langage. Il est assez rare pourtant qu’il réalise des installations éphémères, d’où la chance de pouvoir accueillir une de celles-ci au musée Érasme. Cette installation poursuit le travail mené dans la série Suspendido de su canto (Suspendu de son chant) montrée dans la galerie Meessen-De Clercq. Dans celle-ci, il dessine au graphite sur une fine couche de plâtre posée sur une toile (marouflée elle-même sur un panneau de bois) des sonagrammes de chants d’oiseaux disposés sur une trame géométrique finement élaborée au crayon. Il s’agit donc ici de la retranscription graphique de chants d’espèces variées. Sont prises en compte l’amplitude, la fréquence et l’intensité du chant. En quelque sorte, nous sommes confrontés à une véritable symphonie alors que l’œuvre est réalisée tout en sobriété (gris sur fond blanc). À la suite de sa visite au musée, l’artiste a conçu le projet de peindre ces sonagrammes sur les vitraux de la salle Renaissance, transformée pour l’occasion en volière. Il est intéressant de noter que le geste de José María Sicilia trouve également en écho dans le travail mené dans le Jardin philosophique qui se base sur le Banquet religieux rédigé en 1521 par l’humaniste dans sa maison d’Anderlecht. Dans ce texte l’artiste décrit une volière accolée à la maison. Lors de la réalisation du Jardin philosophique en 2000, plusieurs propositions artistiques avaient été émises pour intégrer cette volière dans le projet, mais aucune de celles-ci n’avait abouti. Il est heureux que pour fêter les dix ans du Jardin philosophique, José María Sicilia réalise une partie de la rêverie de l’humaniste de Roterdam.

Laura Colmenares, 2010.

Laura Colmenares, 2010.

Extrait du film de Laura Colmenares, El pajaro y la red (L’oiseau et le filet), 2010, 5'06".

Laura Colmenares, 2010.

Laura Colmenares, 2010.

Extrait du film de Laura Colmenares, El pajaro y la red (L’oiseau et le filet), 2010, 5'06".

L’exposition à donner naissance à une performance de la musicienne et danseuse Dominica Eyckmans avec le compositeur Todor Todoroff. La réalisatrice colombienne Laura Colmenares Guerra a réalisé un film de 5’06” à partir de cette œuvre musicqle et chorégraphique qui était visible pendant l’exposition. La performance a été exécutée publiquement le vendredi 15 octobre 2010, à 19h.

AV

Commissariat de l’expositionet commande d’une performance et d’un film.

Impressum

Artiste – José María Sicilia
Photographie – Paul Louis, Jean-Paul Brohez
Production – Musée de la Maison d’Érasme, Bruxelles & Galerie Meessen-De Clercq, Bruxelles
avec le soutien de ARTeM, Bruxelles, Numediart, Ensemble Musiques Nouvelles

Film

El pajaro y la red (L’oiseau et le filet)
Réalisatrice – Laura Colmaneres Guerra
Interprète – Dominica Eyckmans (alto)
Composition – Dominica Eyckmans, Todor Todoroff
Production – Musée de la Maison d’Érasme (Bruxelles) avec le soutien de ARTeM, Bruxelles, Numediart, Ensemble Musiques Nouvelles