Endormissement du jardin
![HAUT17_07](https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07.jpg 2032w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07-300x212.jpg 300w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07-768x542.jpg 768w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07-1024x722.jpg 1024w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07-1440x1016.jpg 1440w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07-1680x1185.jpg 1680w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2003/07/haut17_07-1920x1354.jpg 1920w)
Jean-Paul Brohez, 2000.
Hortus Erasmi, 2000.
¶ À côté des réunions académiques, j’aime concevoir des rencontres entre écrivains, musiciens, et savants le temps d’une soirée, ou d’une nuit, autour d’un thème, comme celui de l’endormissement du jardin.
![piano](https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2019/07/piano-300x212.jpg 300w, https://vanautgaerden.com/wp-content/uploads/2019/07/piano.jpg 380w)
Bozar (Bruxelles), 2003.
Photo: AV.
¶ Les Romains de l’Antiquité définissaient une certaine forme de bonheur par le terme d’otium qu’ils opposaient à negotium, au labeur. L’otium était, pour eux, cette capacité de l’homme à ne rien faire qui le rendait libre et dispos à lui-même et, ce faisant, aux autres. À l’heure où gazouillent davantage les sonneries des téléphones portables que le chant des oiseaux, j’ai aménagé un « Jardin philosophique » pour l’otium des visiteurs du Musée Érasme. ¶ Frappé par le long sommeil hivernal du jardin, j’ai eu l’idée de célébrer ce doux moment de repos à la fin de l’hiver par une série de concerts et de paroles orchestrée par Todor Todoroff & Stevie Wishart et une nuit de l’endormissement.
¶ Semblable à la (fausse) dormance des graines, qui ne germent que si les conditions climatiques leur sont favorables, il appartient à nos auditeurs, au seuil du printemps, accordent à ces paroles et à ces musiques un peu de leur espace intérieur. Ainsi, nous l’espérons, réveillerons-nous en douceur le jardin, avant de nous remettre au travail, l’oreille légère, tout à l’écoute du vent nouveau dans les tilleuls, les érables et le saule.
¶ La pianiste Laurence Mekhitarian inaugura cette manifestation par deux concerts qui eurent pour centre l’œuvre pour piano Música callada du compositeur catalan Federico Mompou (1893-1987) qui écrivait à son sujet : « Il est assez difficile de traduire et d’exprimer le vrai sens de Música callada dans une langue autre que l’espagnole. Le grand poète mystique, San Juan de la Cruz, chante dans une de ses belles poésies « La Música Callada, la Soledad Sonora », cherchant à exprimer ainsi l’idée d’une musique qui serait la voix même du silence. La musique gardant pour soi sa voix callada, c’est-à-dire qui « se tait » pendant que la solitude se fait musique, tentant d’exprimer ainsi l’idée d’une musique qui serait la voix même du silence. »
26–27 février: concerts de Laurence Mekhitarian, Música callada, du compositeur catalan Federico Mompou.
Dans la nuit du 28 février au 1er mars 2003: l’endormissement du jardin.
Catherine Beaugrand, artiste.
Michel Chaillou, écrivain.
Benoît Fondu, architecte du paysage.
Jacques Guimet, dramaturge.
Maryangela Gusmao, art culinaire.
Fernand Hallyn, philologue.
Laurence Mekhitarian, pianiste.
Marianne Mesnil, anthropologue.
Perejaume, artiste.
Todor Todoroff, compositeur.
Jean-Louis Trassard, écrivain.
Bob Verschueren, artiste.
Stevie Wishart, compositeur et interprète.