Éditer Érasme

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En prenant les rênes du Musée Érasme, j’ai créé une collection “Notulæ Erasmianæ” qui propose ces textes inédits de l’humaniste et d’auteurs qui lui sont proches (Thomas More, Ulrich von Hutten).

Apologie contre Edward Lee (1520)

Les Invectives. Ed. Alexandre Vanautgaerden, trad. Alain Van Dievoet, 1997
Textes latins et français, co-édition Brepols & Maison d’Érasme, 152 pages, 13 x 19 cm, cousu, couverture à rabats.
Brepols – ISBN 2-87317-058-1

Cet ouvrage a été composé comme un recueil humaniste, mêlant textes savants et légers autour de la polémique qui opposa Érasme à Edward Lee en 1520. Ces textes sont vifs, polémiques et élégants. Si le théologien anglais transpira deux ans sur son texte, comme le fit remarquer laconiquement Érasme, son apologie fut, elle, écrite en trois jours — d’où sa nervosité. Ce texte, dont nous offrons ici aux lecteurs la première traduction en langue moderne, nous donne la possibilité d’observer Érasme au travail.

Ode pour dire les mérites de l'Angleterre (1499)

Éloge de l’Angleterre. Ed. et trad. Alexandre Vanautgaerden (avec la coll. d’Alain Van Dievoet), suivi d’une étude de Jean-Claude Margolin, , 1998.
Texte latin et français, co-édition Maison d’Erasme, 72 pages, 13 x 19 cm, cousu, couverture à rabats, 1998.
Brepols – ISBN 2-87317-072-7

Ce recueil met à l’honneur la seconde patrie d’Érasme de Rotterdam : l’Angleterre, où l’humaniste résida à de nombreuses reprises, traversant le channel pour y retrouver son ami Thomas More ou chercher la protection de ses premiers mécènes. Le grand spécialiste érasmien Jean-Claude Margolin nous dresse dans ce volume un tableau détaillé des relations entre Érasme et la Grande-Bretagne. Précédant cette étude, on a donné au lecteur la première traduction française de son fameux poème offert au futur Henry VIII, alors âgé de huit ans.

La civilité puérile (1530)

Ed. et trad. Franz Bierlaire, 1999.
Texte latin et français, co-édition Maison d’Erasme, 160 pages, 13 x 19 cm, 1999.
Brepols – ISBN 2-87317-099-9

La Civilité puérile est l’un des textes fondateurs de la civilisation des mœurs en Occident. Écrit en 1530 à l’intention des très jeunes enfants, ce mince opuscule couronne l’œuvre pédagogique d’Érasme et institue le genre du manuel de savoir-vivre. Indispensable à tous les spécialistes de l’enfance, de son histoire comme de son éducation, ce livre se révélera très utile aux parents d’aujourd’hui qui y trouveront les conseils avisés d’un humaniste sur la manière de s’occuper de leur enfant.

Car leur bambin n’est pas un homme, et il ne deviendra un homme accompli que s’ils prennent dès maintenant son éducation en main, en lui apprenant notamment à se tenir correctement à table, à bien se comporter en rue ou au jeu, à parler à bon escient, à saluer un aîné, à se conduire comme il convient à l’heure du coucher, à vivre avec les autres… Ce premier apprentissage est plus que jamais indispensable, et n’est-ce pas aux parents qu’il incombe d’y veiller ?

 

Poème sur la vieillesse (1506)

Ed. et trad. Jean-Claude Margolin, suivi d’une étude d’Alexandre Vanautgaerden, 2001.
Texte latin et français, co-édition Maison d’Erasme, 212 pages, 13 x 19 cm.
Brepols – ISBN 2-87317-147-2

Aux amateurs de poésie et à ceux qui vont mourir. Âgé seulement d’une quarantaine d’années mais voyant tous ses amis le quitter et pensant qu’il allait bientôt mourir, Érasme écrivit une des plus belles méditations jamais écrites sur la mort. Rempli de conseils salutaires, ce poème lui permit de vivre trente ans ! Aussi, tu feras bien de t’inspirer de ses préceptes si tu désires jouir de la vie avec philosophie quelques années encore. Note également que son traducteur, Jean-Claude Margolin, après plus de cinquante années de recherche sur l’œuvre d’Érasme et de ses contemporains se porte comme un charme. Deux bonnes raisons pour acquérir ce livre de jouvence, ami lecteur, car il t’offrira un mémento (afin de ne pas oublier ta mort certaine) et les remèdes pour éloigner de toi la mauvaise faux.

Exhortation à la lecture de l'évangile (1535)

Ed. Alexandre Vanautgarden, avec la coll. de Guy Bedouelle et Jean-François Cottier, 2006.
Co-édition Maison d’Erasme & Brepols, 430 pages, 2 vol. (180 et 150 p.) sous coffret, 13 x 19 cm.
Brepols – ISBN 2-87317-072-7

¶ L’Exhortation à la lecture de l’Évangile a eu un succès énorme au xvie siècle car elle est apparue comme un des plus beaux manifestes en faveur de la lecture de la Bible à l’usage des illiterati, des simples, à qui les Docteurs de la Foi refusaient l’accès aux Écritures. Ce coffret contient deux livres, le premier offre le texte latin de 1522 accompagné d’une traduction moderne, le second, la traduction française parue en 1563 qui représente l’une des dernières tentatives de faire prédominer l’irénisme érasmien avant les guerres de religion. Ce volume a été dirigé par Alexandre Vanautgaerden, Conservateur du Musée de la Maison d’Érasme à Bruxelles, en collaboration avec Guy Bedouelle, professeur d’Histoire de l’Église à l’université de Fribourg (Suisse) et Jean-François Cottier, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

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Notulæ 6, jaquette, 2009.

Design: Herman Lampaert.

De Bijbel voor boer, smid en steenkappe (1523)

Présenté et traduit par Wim François, co-édition Brepols & Maison d’Erasme, 300 pages, 13 x 19 cm, cousu, couverture à rabats, 2009.
Brepols – ISBN 2-87317-072-7

In zijn Aansporing tot de lezing van het Evangelie beklemtoonde Erasmus dat theologen zowel als leken, geleerden zowel als illiterati hun voordeel konden doen met het lezen van de Schrift. Bijgevolg moest de bijbel in de volkstaal worden vertaald. Erasmus’ pleidooi heeft een grote weerklank gehad in de zestiende eeuw en vandaag klinkt dit zonder meer als evident. Niettemin heeft het geschrift van de humanist destijds een grote weerstand ondervonden van de kant van behoudsgezinde theologen.

Dit boek bevat vooreerst een inleiding op Erasmus’ pleidooien voor Bijbellezing in de volkstaal, van de hand van Wim François. Daarnaast wordt de Latijnse tekst aangeboden van de Exhortatio ad studium euangelicae, in een editie van Jean-François Cottier, en een hedendaagse Nederlandse vertaling door Wim François. Het boek bevat verder de tekst van een Middelnederlandse versie van de Exhortatio zoals die wellicht al in 1523 door Cornelis Hendricsz Lettersnijder in Delft werd uitgegeven.

Wim François is als postdoctoraal onderzoeker verbonden aan de Onderzoekseenheid geschiedenis van Kerk en theologie van de K.U.Leuven. Jean-François Cottier is directeur van het centrum voor middeleeuwse studies van de Université de Montréal. De wetenschappelijke coördinatie van het project was in handen van Alexandre Vanautgaerden, conservator van het Erasmushuis in Anderlecht (Brussel).

Réponse à la “Responsio parænetica” d’Alberto Pio de Carpi (1529)

Érasme, Réponse à la “Responsio parænetica” d’Alberto Pio de Carpi, avec les annotations marginales d’Alberto Pio et la réplique d’Érasme.

Édition, traduction annotation et introduction Marie Theunissen-Faider. 2 vol., 850 p., paperback.
BrepolsISBN: 978-2-503-52844-1

Impliqué dans les âpres querelles religieuses de son époque Érasme n’a cessé de se défendre des accusations d’hérésie portées contre lui par les théologiens et les hauts milieux romains. Son œuvre comprend donc nombre d’écrits polémiques peu connus du public. Textes austères, qu’animent pourtant la plume sarcastique et vigoureuse de l’humaniste, son érudition surprenante et la précision « philologique » de ses analyses.

Parmi les nombreuses apologies, la réponse à Alberto Pio se distingue par le rythme de son contenu : tous les problèmes longuement débattus par Érasme dans son œuvre y sont abordés, que ce soient ses rapports avec Luther, la justification des Paraphrases, le problème des sacrements, ou la question tant débattue depuis des siècles de la prépondérance du pape ou de celle des conciles. Si bien que la réponse à Pio peut à juste titre être considérée comme une synthèse de la pensée d’Érasme.

Pour la première fois sont éditées la totalité des notes qu’Alberto Pio a ajoutées lors de sa lecture dans la marge du texte érasmien : dialogue souvent acerbe entre ces deux humanistes, animés l’un et l’autre d’une foi sincère et d’une conviction inébranlable. C’est le choc de deux mentalités, l’une plus critique, l’autre traditionnaliste ; affrontement sans issue entre le dynamisme audacieux du Nord et la fierté des Italiens attachés à leur grand passé et peu enclins à le mettre en question.

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Notulæ 8, jaquette, 2010.

Design: Herman Lampaert.

Thomas More, Dialogue du réconfort (1535)

Trad. Germain Marc’hadour et Jocelyne Malhommer, 2011.

Co-édition Musée Erasme & Brepols, 298 p., 125 x 190 mm, 2013.
Brepols – ISBN 978-2-503-53113-7

¶ Thomas More s’exerça au dialogue en traduisant du grec ceux de Lucien, publiés à Paris dès 1506 dans un recueil où il a Érasme pour émule. Il fréquenta évidemment ceux de Platon, de Cicéron, et de saint Grégoire le Grand. En 1516 l’Utopie le révéla comme un virtuose du genre. Le Dialogue du réconfort, composé en prison, ne put paraître qu’après l’avènement d’une reine catholique, Mary, en 1553. Une longue lettre d’août 1534, où Margaret Roper raconte à sa belle-sœur Alice un long entretien qu’elle a eu avec leur père, est souvent appelée Dialogue of Counsel : le prisonnier en est le principal interlocuteur, comme l’est l’oncle Antoine dans le Dialogue of Comfort. En avril 1534 More était occupé à écrire des pages qui démontrent, en s’appuyant sur les Pères grecs et latins, que la foi en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie est aussi ancienne que l’Église. Les éditions patristiques lui faisant défaut en prison, il ne pouvait terminer cette étude. En revanche, l’écrivain-né qu’il était mit à profit l’épreuve multiple de la captivité pour explorer les trésors accumulés depuis un demi-siècle dans sa mémoire fidèle, et pour remonter à la source de tout réconfort. Ce dernier texte de Thomas More est traduit et éclairé par une introduction, des notes et un index biblique. C’est un texte spirituel d’une grande force et d’une grande beauté, écrit avec ironie mais sans venin, par un homme qui savait que sa dernière heure était proche.

Vie de Saint Jérôme (1516)
Ce volume contient le texte latin et la traduction moderne de la Vie de saint Jérôme d’Erasme.
Traduction André Godin, éd. du texte latin Alexandre Vanautgaerden.
Co-édition Bibliothèque de Genève & Brepols, 592 pages, 13 x 19 cm.
Brepols – ISBN 978-2-503-52843-4
Érasme écrit la Vie de saint Jérôme en guise de prologue aux Œuvres complètes du saint qui paraîtront pour la première fois en 1516 chez Johann Froben à Bâle. Nouveau Jérôme, il rédige cette biographie, souvent considérée comme un autoportrait, à partir des écrits du Père de l’Église. Ce formidable essai de critique historique fera date car il fait fi de la tradition hagiographique. Dans la seconde partie du texte, Érasme attaque les Cicéroniens, adeptes d’un radical retour à la pureté antique de la langue latine. Il y esquisse les thèmes principaux de son pamphlet sur la question, qui verra le jour en 1527. Traduit, annoté et mis en contexte par André Godin (CNRS), spécialiste des influences patristiques chez Érasme, le texte latin est édité par Alexandre Vanautgaerden (Bibliothèque de Genève).

Review

“Voilà donc une œuvre fondamentale sur la méthode historique et sur la troublante beauté des amitiés intellectuelles.” (Philippe Henne, dans: Mélanges de Science Religieuse, octobre-décembre 2014, p. 66)

“Overall, Érasme, Vie de saint Jérôme, with its Latin text, insightful Introduction and notes, makes an important contribution to our understanding of Erasmus and his world. It will also be of significant value to scholars of Jerome.” (Michael Graves, in Erasmus Studies, 36, 2016, p. 70)

« Ainsi, tout en éclairant une importante étape dans la réception de Jérôme, cette édition traduite et commentée de la Vita Hieronymi offre une remarquable initiation à la pensée et à la « manière » d’Erasme, éclairées par leurs sources et situées dans leur époque. » (Hervé Savon, dans Latomus, 75/4, 2016, p. 1092)

Ulrich von Hutten, Expostulatio (1523)

Ulrich von Hutten, Expostulatio. La traduction allemande parue à Strasbourg en 1523, éditée et traduite en français, accompagnée du texte latin paru à Strasbourg en 1523.
Ed. Monique Samuel-Scheyder, éd. du texte latin Alexandre Vanautgaerden.

349 p., 125 x 190 mm, 2012
Brepols – ISBN: 978-2-503-53555-5

Ce pamphlet d’Ulrich von Hutten est son dernier texte, car il mourra peu de temps après de la syphilis. Ce texte violent, emporté, est une plainte contre Érasme concernant la querelle luthérienne. D’abord publié en latin, ce texte a immédiatement été traduit en allemand et largement diffusé dans cette langue. Le volume édité par Monique Samuel-Scheyder s’est attaché à situer ce texte du point de vue de sa réception dans le monde germanique. C’est pourquoi elle a décidé de traduire non le texte latin, mais la traduction allemande. Celle-ci est précédée d’une très longue introduction sur Hutten qui est une biographie qui comble une lacune, car il n’existait pas d’étude de synthèse en français sur cet humaniste allemand. Alexandre Vanautgaerden a joint le texte latin afin que le chercheur possède tous les éléments du dossier dans le même volume. Ce texte nous offre un portrait saisissant d’Érasme, peut-être outré par moments, mais qui reflète bien les débats et la déception qu’a fait naître Érasme en ne s’engageant pas aux côtés de Luther. L’humaniste de Rotterdam fut si blessé par le texte d’Ulrich von Hutten qu’il ne put s’empêcher de lui répondre, le chevalier étant décédé, par sa Spongia. L’image d’Érasme combattant Hutten mort, marqua durablement les esprits dans les pays germaniques.

Review
“The value of this study lies in the comprehensive biographical section in French (…)”. (Richard Ernest Walker, in: Neo-Latin News, Vol. 62, 2014, Nos. 1&2, p. 86-88)