Aménager de nouveaux espaces d’accueil

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Service de référence, Bibliothèque de Genève, 2014.

Photo: Stéphane Peccorini.

Dans une institution, il est important de repenser certains espaces qui paraissent ingrats, mais dans lesquels le public séjourne. À Genève, nous avons repensé le service de référence qui était perdu dans un bureau pour le placer dans le premier espace que découvrait le lecteur en pénétrant dans le bâtiment, puis nous avons réaménagé des couloirs, des espaces de circulation pour qu’ils permettent un travail où les lecteurs peuvent travailler de façon collaborative, et en parlant.

Service de référence, 2013 — 2014

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Projet d'aménagement d'un service de référence, Bibliothèque de Genève, 2013.

Ville de Genève, Direction du patrimoine bâti, 2014.

Les lecteurs de la Bibliothèque de Genève quand ils pénétraient dans les espaces de la bibliothèque, se heurtaient au premier étage à un mur vitré, contenant un secrétariat. Bien souvent, des étudiants de l’Université de Genève accomplissaient leurs études sans jamais s’être rendu compte qu’il existait un service de référence dans un petit bureau dans la salle des catalogues. Un des premiers chantiers fut d’ouvrir l’espace et de retrouver de la lumière, en installant un comptoir d’accueil.

Couloir des coups d’œil, 2013 — 2014

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Vue de l'exposition Skira à Genève, 201

Photo: Matthias Thomann.

Fin 2014, après avoir aménagé le nouvel espace de référence, nous avons décidé de repenser le couloir qui menait au service du prêt, car nos lecteurs sont amenés à souvent y séjourner 5 ou 10 minutes dans l’attente de leurs ouvrages. Nous avons imaginé un lieu d’exposition où nous pourrions présenter des reproductions d’œuvres issues de notre vaste collection iconographique et permettant d’illustrer les multiples facettes du travail mené au sein des différents départements de la Bibliothèque de Genève.
Dans cet esprit, nous avons inauguré ce lieu avec une exposition touchante, consacrée aux photos de famille de Fred Boissonnas, au moment où nous entamions le chantier de masse qui visait à reconditionner près de 140 000 pièces (négatifs, tirages, archives) du fonds de l’atelier Boissonnas (1860-1970).
Nous avons voulu mettre également l’accent sur les éditeurs, si actifs à Genève, et pointer l’attention sur des fonds quasiment inconnus mais magnifiques comme celui des photographies de David Kronig réalisées autour de la maison d’édition Skira ; ou sur l’activité débordante et joyeuse des éditions La Joie de lire, consacrée aux livres pour enfants.
Nous avons également imaginé de demander à des photographes contemporains de présenter leurs images en contrepoint de fonds conservés au Centre d’iconographie. François de Limoges a présenté ses photos d’architecture en regard des vues des années 50 de la photographe Gertrude Trepper. La dernière proposition que j’ai organisée mettait à l’honneur un artiste travaillant au sein de la Bibliothèque de Genève, Matthias Thomann, qui a confronté ses œuvres aux images toujours spectaculaires de la bise dans la rade de Genève.

Réorganisation des espaces de conservation, de travail et de consultation pour le public au Centre d’iconographie, 2014 – 2016

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Centre d'iconographie, Bibliothèque de Genève.

Photo: BGE.

L’ensemble des sites de la Bibliothèque ne représente pas moins de 13 081 m2 sur 5 lieux. C’est autant de défis à relever pour en assurer l’entretien et en optimiser les espaces. En 2015 et 2016, le Centre d’iconographie a été au cœur des priorités. Il devenait urgent de repenser l’organisation des bureaux et des zones de conservation sur les 7 niveaux du bâtiment. En effet, faute de place, les fonctions étaient parfois mêlées (collections dans les bureaux ou inversement). Il manquait aussi une salle de consultation pour accueillir le public venu consulter des fonds iconographiques. Peintures et parquets ont été rénovés et des rayonnages ont été créés pour augmenter la capacité de stockage. Les conditions climatiques ont été améliorées par l’ajout d’une extraction d’air et par l’isolation des fenêtres. Ces travaux ont nécessité de nombreuses rocades et chantiers de conservation préventive notamment en 2014 et 2016.

Salle de travail collaborative, 2017 — 2019

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Silence.

Le site principal de la Bibliothèque de Genève, aux Bastions, contenait 8 salles de travail, mais dans lesquelles la parole était proscrite. Il fallait travailler à l’aménagement d’un nouvel espace de travail collaboratif.

Après les travaux de rénovation et de réaffectation menés en 2014 par la Direction du patrimoine bâti (DPBA) dans le service de référence et dans le « Couloir des coups d’oeil », au premier étage du site des Bastions, un ambitieux projet a été mis en oeuvre courant 2015 pour repenser la salle du catalogue. La fin du chantier de rétroconversion étant prévue pour décembre 2016, une opportunité d’optimisation des services aux publics se dessine. En effet, le mobilier contenant les fiches sera bientôt déplacé pour être conservé, libérant ainsi une surface de près de 300m2. Après une série de réflexions ayant abouti à la publication de la note d’intentions Pourquoi Genève? (janvier 2016), un premier cahier des charges et une feuille de route ont été établis afin d’être confrontés à différents groupes de travail, tant internes qu’externes, et d’évaluer les hypothèses de travail. Il est imaginé un lieu de travail collaboratif, un espace de parole où le travail en groupe est encouragé ; un aménagement et un mobilier modulaires, un environnement ergonomique ; un lieu qui favorise les échanges, en permettant la tenue d’activités culturelles par exemple. Centré sur les publics et leurs besoins spécifiques, l’espace aura une double vie : axée sur le travail la journée et plus ouverte sur des activités de médiation culturelle le soir. Un fonctionnement qui permettra de rapatrier certaines manifestations ayant actuellement lieu dans l’Espace Ami Lullin.

Un premier groupe de travail, composé d’étudiants en architecture d’intérieur de la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD) ainsi que de leurs professeurs, a travaillé au premier semestre 2016–2017 sur un concours d’idées en vue d’alimenter la réflexion en matière d’agencement. Nous voulions développer une réflexion sur l’aménagement d’un lieu de travail qui soit pensé par des personnes ayant le même âge que les étudiants qui venaient travailler à la Bibliothèque de Genève. Le projet a été confié pour réalisation au département des infrastructures en 2018, pour une mise en œuvre en 2019.

Un jardin philosophique au Musée Érasme, 1997 — 2000

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Jardin philosophique, Musée Érasme (Bruxelles), 2000.

Au premier plan, l'œuvre de Marie-Jo Lafontaine, "Les larmes du ciel", 2000. Photo: Paul Louis.

En prenant mes fonctions au Musée Érasme en 1994, j’ai travaillé d’abord dans deux directions: développer la bibliothèque et le Centre d’études en même temps que le jardin. Il existait un premier jardin de plantes médicinales aménagé par l’architecte du paysage René Pechère. Avec une petite équipe formée d’artistes et d’un architecte du paysage, Benoît Fondu, nous avons développé un nouveau jardin pour offrir un nouvel espace d’accueil et de méditation dans l’enceinte du musée. J’ai commencé par travailler sur le thème des plantes médicinales et des cabinets de curiosité dans une exposition en France en 1997, au Musée Saint-Antoine l’Abbaye. Puis, j’ai insufflé au Musée Érasme dans le jardin médicinal le savoir que nous avions accumulé, et nous l’avons transformé en Jardin des maladies, avec l’aide du botaniste Georges Mees, en travaillant plus particulièrement sur les plantes utilisées par Érasme pour se soigner. Après avoir réalisé cela, nous avons mis en œuvre le nouveau jardin qui a été inauguré en 2000 dans le cadre de “Bruxelles, capitale européenne de la culture.” en 2000. Ce jardin a eu un grand retentissement et a été à l’origine d’un nouveau rapport avec les habitants du quartier et les touristes. La fréquentation du musée a été triplée entre 2000 et 2012.

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Jardin des maladies, Musée de Saint-Antoine l'Abbaye, 1997.

Vue du Jardin des maladies lors de l'exposition "Erasme ou l'Éloge de la curiosité à la Renaissance", Musée de Saint-Antoine l'Abbaye, 1997. Photo: Paul Louis.

Salle d’études, 1994 — 1997

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Cabinet de travail, Musée de la Maison d'Érasme (Bruxelles), 1999.

Photo: Jean-Paul Brohez.

Nous avons réaménagé deux salles de travail au sein du Musée Érasme pour accueillir les chercheurs isolés, mais aussi les rencontres savantes, les cours de latin ou les ateliers que nous organisions.

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Journée d'études sur la page de titre au Musée Érasme (Bruxelles), 2000.

Photo: Philippe Herbet.