500 ans au quotidien, 2014

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Couverture de l'agenda "Une année à Genève", Bibliothèque de Genève, 2014.

Publication d'un agenda pour annoncer l'année sur le dépôt légal à la Bibliothèque de Genève. Couverture de l'ouvrage, design: Cédric Aubrion.

Trois volumes sous coffret conçus comme des livres d’images mettant en évidence la richesse du dépôt légal genevois. Ce coffret accompagne les 6 expositions organisées en 2014 sur le thème.

Chaque année depuis 1539, le dépôt légal récolte tous les documents publiés à Genève. Livres, brochures, journaux, revues, cartes, partitions musicales, affiches, flyers, etc. Tous les documents imprimés sont considérés, sans discrimination quant à leur forme et à leur contenu. Grâce au dépôt légal, la Bibliothèque de Genève a ainsi pu constituer une collection de référence du patrimoine imprimé genevois. Cette collection est publique et consultable à la Bibliothèque de Genève. Depuis près de 500 ans, le patrimoine imprimé genevois conserve tout ce que les Genevoises et Genevois ont dit, pensé, raconté, imaginé, espéré, combattu ou inventé. Il est le portait précis et sincère de la vie de la région. Il relate notre histoire comme notre présent, avec ses grands moments mais aussi ses instants du quotidien. Jour après jour, le dépôt légal construit sur le vif un monument patrimonial où se retrouvent l’ensemble des habitantes et habitants de Genève, d’hier et d’aujourd’hui. La collection du dépôt légal que conserve la Bibliothèque de Genève est aussi importante pour notre patrimoine imprimé que la cathédrale Saint-Pierre l’est pour le patrimoine bâti. La Bibliothèque de Genève a donc décidé de vous proposer, en 2014, une série d’expositions et d’événements qui mettront en évidence le rôle capital du patrimoine imprimé pour notre identité collective, et ainsi éclairer les grandes problématiques du présent, à la lumière de notre histoire. L’année est inaugurée par l’envoi d’un agenda consacré aux événements culturels à Genève.

Volume 1 - Une année à Genève
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Couverture du livre sur "500 ans au quotidien", Bibliothèque de Genève, 2014.

Première exposition sur le dépôt légal à la Bibliothèque de Genève. Couverture de l'ouvrage, design: Cédric Aubrion.

L’acte 2 sejoue dans l’espace Ami Lullin avec  une exposition qui raconte la conquête de l’égalité des droits entre hommes et femmes : comment elles ont dû faire reconnaître l’importance de leur rôle dans la société, acquis les droits fondamentaux de vote et d’éligibilité, et, enfin, accédé aux plus hautes fonctions publiques.

L’exposition est inaugurée lors de la Journée des femmes le 8 mars, par la maire de Genève.

Ce choix de consacrer la première exposition aux femmes est un hommage à Marie Dentière. C’est, en effet, un livre écrit par une femme et dédié à une autre femme qui est à l’origine de l’institution de la censure et du dépôt légal à Genève. En 1539, Marie Dentière fait paraître à Genève, sous une fausse adresse typographique, une épître dédiée à la reine Marguerite de Navarre.

Voir la notice sur cet ouvrage dans la base de données GLN 15-16 et l’édition numérisée dans E-rara.

 

À LIVRE OUVERT.

La Bibliothèque de Genève est un livre ouvert qui ne se referme pas. Chaque jour, de nouvelles publications arrivent et rédigent des chapitres inédits de ce livre monumental. Ces imprimés viennent de partout, telles des hirondelles ils offrent à la bibliothèque un éternel printemps. Au jour le jour, grâce au dépôt légal, ce livre parle de Genève et de ses habitants. Par kilomètre, les livres, les périodiques, les brochures se serrent l’un contre l’autre tandis que placards, flyers et affiches ont abandonné le brouhaha de la ville pour se reposer dans les entrailles du bâtiment, au milieu du parc des Bastions. Un ensemble de manifestations consacrées au dépôt légal montrera comment l’histoire des Genevois se raconte dans les magasins de la Bibliothèque de Genève. Presque à leur insu, des centaines de milliers de documents, des plus insignifiants aux plus précieux, dressent le portrait le plus original qui soit de leur ville. Par l’effet du nombre, tous les clichés liés à la Cité de Calvin tombent l’un après l’autre quand l’on examine ces documents. La quantité, ici, permet de se livrer à autant d’enquêtes anthropologiques qu’il n’y a de chercheurs décidés
à exploiter cette mine, jamais tarie.

Nous avons été obligés d’isoler trois thèmes, mais nous aurions pu en choisir mille autre. Il nous a semblé urgent, dans cette bibliothèque fondée au sein de l’Académie de Calvin par des théologiens, des hommes toujours, de donner d’abord une voix à l’ensemble de ces femmes qui, au détour des pages, apparaissent de plus en plus nombreuses dans notre catalogue – jusqu’à ce que l’une d’entre elles devienne modératrice de la compagnie des pasteurs ! Les deux autres expositions seront consacrées à l’action des politiciens et des Genevois (via leurs associations) sur leur ville. Qui pense à venir à la Bibliothèque de Genève pour trouver des documents sur la traversée de la rade ou sur les projets architecturaux qui ont modelé la cité, sur les associations de défense du lac Léman, sur les votations ? C’est une nouvelle image de la bibliothèque que nous voulons offrir aujourd’hui aux habitants de la ville : plus proche de leur quotidien et de leur préoccupation, en phase avec l’environnement urbain et naturel auquel ils se frottent tous les jours – à pied, à vélo, dans les embouteillages du pont du Mont Blanc. Une autre façon d’aborder son caractère antique, en racontant l’histoire par ses dernières acquisitions pour retrouver ce qui l’a institué, il y a bien longtemps, presque un demi-millénaire. C’est au cours du XIXe siècle seulement que les femmes commencent à affirmer leur présence dans les publications imprimées à Genève. C’est aussi à la fin de ce siècle que s’engage le long combat pour le vote féminin. Les premières femmes éditées alors à Genève sont Germaine de Staël et Albertine Necker de Saussure, mais aussi Soeur Jeanne de Jussie et Marie Dentière. Les libraires Suzanne Guers et la veuve Béroud sont les précurseures des éditrices d’aujourd’hui, comme Francine Bouchet, Marlyse Pietri et Caroline Coutau.

Avec la manifestation « 500 ans au quotidien, histoire de femmes » le dépôt légal raconte la conquête de l’égalité des droits entre hommes et femmes : comment elles ont dû faire reconnaître l’importance de leur rôle dans la société, acquis les droits fondamentaux de vote et d’éligibilité, et, enfin, accédé aux plus hautes fonctions publiques : le 8 mars 2014, le maire de Genève qui inaugure l’exposition est une femme.

Nous ne voulions pas monter une exposition composée des trésors de nos collections. Notre choix s’est porté au contraire sur les pièces qu’on ne remarque bien souvent pas, mais qui raconte avec plus de justesse ce lent mouvement qui parvient à faire changer les idées. Il en va de même pour les images qui composent ce livre. Dans les collections de référence rassemblées par la Bibliothèque de Genève, les brochures et journaux féministes côtoient les manuels de couture, les biographies de femmes célèbres voisinent avec les livres de cuisine, la littérature abolitionniste de la prostitution avec les revues d’annonces « pour adultes » et les « Chemins de l’hérésie » de l’historienne et éditrice Eugénie Droz. Le tout écrit une inépuisable encyclopédie féminine.

Alexandre Vanautgaerden (texte d’introduction).

Volume 2 - Histoire de femmes
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Couverture du livre sur "500 ans au quotidien. Histoire de politicien - nee -s", Bibliothèque de Genève, 2014.

Seconde exposition sur le dépôt légal à la Bibliothèque de Genève. Couverture de l'ouvrage, design: Cédric Aubrion.

La seconde exposition a été consacrée aux politiciens et politiciennes qui ont fait émerger un genre genevois, l’affiche politique réalisée par des illustrateurs.

RIEN NE BOUGE ?
TOUT BOUGE !

L’imprimerie a été le bras encré de la République, combattant, mieux que les armes ne pouvaient le faire, les forces qui travaillaient à l’anéantissement de notre cité, petite par la taille, immense par le rayonnement. Sans les officines d’imprimerie et les librairies, Genève ne serait pas Genève, et les théologiens n’auraient jamais pu diffuser au loin leurs idées nouvelles. Très vite, les responsables politiques comprirent qu’ils devaient régenter les livres imprimés dans la cité. Le dépôt légal est une affaire éminemment politique. Mis en place à la Réforme, il a été réaffirmé par les différents pouvoirs qui ont gouverné Genève. À partir du XIXe siècle, le mouvement s’inverse. Le dépôt légal n’est plus considéré comme un instrument de contrôle, mais comme un outil de promotion de la vie culturelle, politique et intellectuelle. Les politiciennes et politiciens du Grand Conseil ont veillé alors à consolider cet outil en faisant voter des lois. Aujourd’hui, le Canton – grâce aux récoltes méthodiques de la Bibliothèque de Genève – valorise tous les documents imprimés voués à l’information, à l’éducation ou au divertissement du public ; sans oublier les très nombreuses productions du monde politique. Ces collections sont bâties pour le présent et pour l’avenir. Elles offrent au jour le jour le témoignage le plus riche, le plus fidèle et le plus durable de notre société.

Après l’histoire des femmes dans les collections du dépôt légal, l’exposition sur les politiciennes et politiciens s’est choisi un slogan – Rien ne bouge ? Tout bouge ! – car Genève est une ville de la mobilisation infinie. Tout semble ici plus difficile à mettre en oeuvre. Et pourtant, l’analyse de ces milliers de documents démontre que cette ville n’est ni arriérée, ni désorganisée : elle offre dans son tohu-bohu joyeux un visage toujours plus éclatant, où chaque citoyen revendique une vérité qui lui appartient. Au final, l’entrechoquement de ces individualités produit ce mirage coloré au bout du lac.

Les combats que les Genevois mènent, à coup de OUI, à coup de NON, sur les affiches des votations, provoquent un mouvement qui réinvente constamment le monde. Genève est une ville où les idées ne peuvent survivre qu’en s’aiguisant. Les fortifications ont été démantelées depuis longtemps, mais les habitants ont conservé le goût de la ronde : plus on s’empoigne, plus on s’aime ; on se hait, sans pour autant imaginer vivre sans l’autre.

Nos affiches du dépôt légal témoignent de ces débats enragés. C’est un bonheur de collecter ces images surprenantes, signées par les plus grands illustrateurs, comme Albertine, Zep, Wazem, Exem. Seule déception, au regard des chefs-d’oeuvre placardés lors des votations, l’austérité des affiches électorales. Nous publions les unes et les autres. Pourquoi soudain, une ville, prise de passion pour la chose politique, se fige-t-elle quand les partis politiques doivent faire élire leurs membres ? Il y a là un grand mystère. Espérons que cette exposition et ce livre donneront aux directeurs de campagne des différents partis l’envie de confier aux créateurs genevois l’occasion d’illustrer leurs idées : 2015 est à notre porte.

Alexandre Vanautgaerden (texte d’introduction).

Volume 3 - Histoire de politiciens
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"Autour du Léman", 2014.

Vue de l'exposition "Autour du Léman. Affiches de la Bibliothèque de Genève", Salon des antiquaires (Lausanne), 15-23 novembre 2014. Photo: Matthias Thomann.

La dernière grande exposition s’est tenue à Lausanne, lors de la Foire des Antiquaires et a été visitée par 15’000 visiteurs, elle mettait en valeur les affiches Art Nouveau de la collection de la Bibliothèque de Genève.

Deux autres expositions se sont tenues, l’une au Grand Théâtre de Genève, l’autre dans la Foire les Automnales à Palexpo.

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Maquette pour le coffret réunissant les trois volumes du projet sur le dépôt légal "500 ans au quotidien", 2014.

Bibliothèque de Genève, design: Cédric Aubrion.